11 Avril 2017 - Note du Collectif d’experts «Energie et développement durable» animé par Jacques Roger-Machart - Fondation Jean-Jaurès.
A quelques jours du 1er Tour des élections présidentielles, le Collectif d'experts publie sur le site de la Fondation Jean-Jaurès une note que vous pouvez télécharger.
Sur le plan énergétique, les stratégies des États membres, notamment entre la France et l’Allemagne, sont parfois divergentes. En particulier, les Allemands donnent la priorité aux énergies renouvelables (avec une implantation de plus en plus importante d’énergies renouvelables en mer) pour compenser la sortie du nucléaire sans réduire l’utilisation du charbon, non seulement pour produire leur électricité, mais également en exporter vers les États voisins.
(De leur côté les britanniques accentuent le développement des énergies renouvelables en mer - éolien posé, flottant, hydrolien, marémoteur, mais pas pour les mêmes raisons)
Les stratégies énergétiques française et anglaise ont davantage de points communs.
Comme la France, le Royaume-Uni donne la priorité à la réduction des GES et accompagne EDF qui investit dans la centrale de Hinkley Point C. Toutefois, le Brexit reste à clarifier quant à son impact sur les projets (implication du Royaume-Uni dans les décisions de l’Europe de l’Energie, sortie de l’Euratom,...).
Sur le plan climatique, l’objectif doit être d’obtenir que soit donnée une vraie priorité à la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.
Le quotidien marocain Tel Quel publie aujourd'hui un article sur le manque de visibilité de la présidence de la COP22 pour préparer le sommet de Bonn qui se tiendra du 8 au 18 mai lors de la prochaine Climate Change Conference, la session de mi-parcours entre la COP22 et la COP23.
Une centaine de side-events y sont d’ores et déjà officiellement annoncés par la CCNUCC.
Avec la dissolution du Segma (Service d'État géré de manière autonome) COP22 et le changement de gouvernement, seuls les pôles rattachés à des entités autonomes semblent restés mobilisés. C’est le cas du pôle société civile, adossé au CNDH, qui dépêchera six personnes sur place dont son président Driss El Yazami, et espère pouvoir monter quatre side-events pour l’évènement de Bonn. C’est également le cas du pôle scientifique adossé au Conseil économique social et environnemental (CESE) qui concentre ses efforts sur un évènement de la Banque mondiale pour la finance climatique et l’implémentation des NDCs (contributions nationales déterminées, NDLR) en mai.
Au-delà des side-events, ce sont les négociations climatiques qui se poursuivent entre deux COP. En novembre 2016 à l’issue de la conférence de Marrakech, Nizar Baraka, président du CESE et du pôle scientifique de la COP22, confiait d’ailleurs à TelQuel: "Au rang des choses que nous n’avons pas pu obtenir, il y a la trajectoire précise, année par année, concernant le financement. Un autre point, c’est celui de l’agriculture. C’est un des axes fondamentaux sur lequel le Maroc a beaucoup travaillé, en lançant l’initiative Triple A pour l’adaptation de l’agriculture africaine. Nous avions besoin que la négociation avance sur l’agriculture, mais le temps était trop court pour parvenir à une convergence de points de vue". Aziz Mekouar, le négociateur en chef de la COP22, sera lbien présent à Bonn. Mais rien n'est simple actuellement. Hakima El Haité, la championne du climat – la CNUCC se demande si elle l’est encore – et n'a plus de mandat pour mener sa mission depuis qu’elle a quitté le ministère délégué à l’Environnement. Pour Salaheddine Mezouar un problème se pose aussi. En théorie, la présidence d’une COP n’est pas attachée à la fonction de ministre des Affaires étrangères, mais bien à une personnalité. Aussi, selon nos sources, il n’est pas prévu que Nasser Bourita, nouveau ministre des Affaires étrangères, hérite de la présidence de la COP. Mais Salaheddine Mezouar le restera-t-il pour autant ? ... Une réflexion est en cours pour clarifier la situation et donner une forme à cette entité", révèle une des sources de Tel Quel. L’issue de cette "réflexion" pourrait prendre la forme d’un décret, qui nommerait par exemple Salaheddine Mezouar à un poste de Haut-commissaire à l’Environnement du Maroc".
http://telquel.ma/2017/04/13/